La pêche à l'aimant, loisir en vogue qui "dépollue" les rivières mais inquiète les autorités :
Munis d'aimants "super-puissants", ils fouillent les rivières pour exhumer "ferraille, vélos ou scooters", mais remontent parfois un obus, une grenade. Loisir écolo, la pêche à l'aimant est surtout "illégale" rappellent les autorités, inquiètes de l'engouement pour cette pratique "risquée" dans les départements marqués par la guerre.
Près d'un pont enjambant l'Oise à La-Croix-Saint-Ouen (Oise), Owen Gressier, 20 ans et trois autres pêcheurs lancent chacun leur aimant "en néodyme", considéré comme les plus puissants au monde, au bout d'une corde tenue en main.
Si "certains s'attendent à trouver des trésors, il n'y en a pas beaucoup", sourit cependant ce conducteur d'engins de 52 ans. "Le plus intéressant, c'était un fusil de 14-18, mais carrément pourri après cent ans dans l'eau ! Même l'Historial de la Grande guerre n'en voulait pas", plaisante-t-il, assurant "tout stocker" puis "revendre ou donner aux ferrailleurs".
Dans certaines zones comme les Hauts-de-France, terrain de batailles sanglantes au cours des deux conflits mondiaux, de nombreux obus, munitions et grenades demeurent dans les cours d'eau.
En mai, à Ferrière-la-Grande (Nord), un homme a ainsi été gravement blessé par du gaz moutarde échappé d'un obus. Deux jeunes ont également "remonté fin juillet une grenade au phosphore" à Hem-Monacu (Somme) et subi des "irritations" notamment aux yeux, selon la préfecture de la Somme, première à interdire le 5 août cette pratique sur son territoire.
"On a déjà repêché un obus actif, des armes et 600 munitions, entièrement rouillées", reconnaît Owen Gressier. Mais "on sait comment réagir ! On établit un périmètre de sécurité et on prévient les démineurs" !" jure-t-il, affirmant faire de la pédagogie sur sa page.